Le métier de médecin légiste
Popularisés par les séries policières, le médecin légiste reste le spécialiste de la mort mais aujourd’hui il est avant tout celui des violences commises envers les personnes vivantes.
Le médecin légiste est ce que l’on appelle un auxiliaire de justice : il intervient à la demande d’une autorité judiciaire (magistrat, Parquet, juge d’instruction, etc.). La médecine légale est un outil indispensable d’aide à l’enquête policière et judiciaire et à ce titre nécessaire au bon fonctionnement du service public de la justice et à la manifestation de la vérité.
Le légiste exerce en effet la majeure partie de son activité auprès des victimes de tous âges et de toutes les violences, qu’elles soient volontaires (incivilités, violences sexuelles, violences conjugales, violences infanto juvéniles) ou involontaires (accidents de la voie publique, accident du travail).
Les certificats médicaux qu’il établit lors de leur prise en charge sont indispensables au fonctionnement de la justice au quotidien. L’écoute puis le suivi psychologique, sociale ou juridique qu’il propose aux victimes font de lui un des acteurs incontournables du parcours de soin.
Les légistes interviennent également auprès des gardés à vue mais aussi des détenus dans les unités sanitaires de médecine pénitentiaire (USMP).
Médecine légale
du vivant
Contrairement à une idée reçue, les actes, effectués par les légistes, sur réquisition du procureur de la République ou d’un officier de police judiciaire, sont le plus souvent liés à une activité de médecine légale du vivant.
L’intervention du légiste survient en général après un épisode de violences qu’elles soient familiales ou extra-familiales, le but est de constater les lésions, de les évaluer, d'étudier la compatibilité médico-légale avec les faits rapportés, d'évaluer le retentissement et de déterminer d’éventuels préjudices. Cette intervention vise aussi à déterminer l'incapacité totale de travail au sens pénal du terme (ITT), l'une des bases de réflexion des magistrats ainsi que dans l'évaluation de la qualification des faits. Les légistes peuvent également réaliser un examen médical de personnes interpellées pour vérifier que leur état est compatible avec une éventuelle mesure de garde à vue.
Médecine légale thanathologie
L’une des missions essentielles du médecin légiste reste celle de réaliser des autopsies dans le cas de décès d’origine criminelle ou suspecte, de décès sur la voie publique, de corps non identifiés ou encore à la demande des familles.
Lorsque les circonstances d’une mort sont d'origine criminelle ou suspectes, une procédure judiciaire commence. En moyenne, le légiste effectue trois levées de corps par semaine (examen de la dépouille). Son objectif est de déterminer les causes, les circonstances (arme du crime, son utilisation) et l’heure de la mort.
Expertises médicales
Le travail du légiste s’appuie en grande partie sur toute une batterie d’expertises médicales. Cela va de l’analyse toxicologique à l’expertise sur les corps vivants lors d’agressions physiques ou sexuelles.
Le médecin légiste est aussi un spécialiste du droit de la santé. Il réalise, en lien avec les mondes de la justice et de l’assurance, des expertises visant à répondre à des questions techniques dans des procédures pénales. Son intervention permet aussi d’évaluer les préjudices des victimes dans des procédures indemnitaires.